Ce sont, ces résultats qu’il faut maintenant utiliser à bon escient. Ils révèlent, que seulement 7 % des interrogés se sentent, disent-ils, représentés par l’actuel Conseil français du culte musulman (CFCM). Un échec donc, pour la mise en place de cette structure représentative. Cependant, l’idée fait son chemin et d’après ce questionnaire, 63 % considèrent que les musulmans ont bel et bien besoin d’une structure nationale pour s’organiser et les représenter.
A ce stade, Marwan Muhammad, explique que s’il convient de mieux structurer l’islam, « le département apparaît comme étant l’échelon le plus approprié« . Il faut partir du local pour après aller vers le national. Une démarche pas vraiment dans la tradition très centralisée française.
Marwan Muhammad, veut aller plus loin dans sa démarche et il a annoncé la création d’une plateforme numérique pour que les associations locales puissent mutualiser leurs expériences. Son mouvement, qui regroupe maintenant 160 associations, a créé aussi un site internet afin de mieux faire connaître la « vraie » vie des musulmans en France. Les projets vont maintenant vers des formations souples et à la carte aux imams, maillon clé du paysage islamique de France. « La première sera centrée sur la communication », précise Marwan Muhammad.
Il lui reste maintenant, à rassembler suffisamment pour s’imposer comme un interlocuteur incontournable face aux responsables politiques. D’ailleurs, d’un côté, il a été reçu la semaine dernière par l’une des proches conseillères du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. De l’autre, il discute aussi avec les grandes fédérations musulmanes.
Cependant, il faudra aussi faire un peu oublier sa proximité avec les anciens réseaux de Tariq Ramadan et sa relation avec des milieux radicaux islamistes. Il reste, que si l’on veut établir un vrai dialogue, on doit forcément avoir des contacts avec toutes les tendances.
En attendant, il faudra compter avec Marwan Muhammad, qui mise sur le pouvoir à la base, celui des musulmans pour les musulmans. Il a réussi à établir ses propres réseaux et asseoir sa propre notoriété. Néanmoins, il ne revendique rien pour le moment. La suite sera peut-être différente, car c’est bien lui, qui a porté ce projet, et on n’abandonne pas son bébé facilement. Comme souvent, si l’ascension est belle, l’air pur des sommets, se transforme souvent en griserie obsédante et rend difficile le retour à la base. Il sera temps de lui rappeler à ce moment-là, sa propre déclaration, »notre travail sera collaboratif ».
Crédit photo : Kévin RACAPE
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